Alors que la crise écologique rencontre frontalement la crise sociale, la Fondation pour la Nature et l’Homme et la Fondation Abbé Pierre unissent leurs expertises au sein du rapport "Réussir le ZAN en réduisant le mal-logement : c'est possible !". Autour d’états des lieux et d’enquêtes débouchant sur 40 propositions, le document met en lumière la possibilité d'un avenir où la protection de l'environnement et la justice sociale ne sont pas en compétition, mais avancent de concert.
Au cœur de ce rapport, l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), pensé pour limiter les dégâts infligés par l’expansion urbaine, peut en premier lieu faire figure de frein à la production de nouveaux logements destinés notamment aux personnes à faible niveau de ressources. Pourtant, les deux fondations proposent d’envisager cette contrainte comme une opportunité de promouvoir un aménagement plus équitable et durable.
La démarche adoptée par les fondations repose sur une étude approfondie, enrichie par le dialogue avec des experts et des collectivités territoriales. Ce travail de terrain a permis d’identifier des leviers d’action pour concilier les ambitions écologiques avec la lutte contre le mal-logement. En s’appuyant sur des témoignages concrets, le rapport ne se contente pas de dresser un état des lieux critique des politiques publiques actuelles, mais propose également des solutions innovantes à mettre en œuvre pour concilier urgences sociale et écologique.
Soutenir les acteurs d’un urbanisme plus juste et résilient
Parmi les propositions formulées, on trouve l’idée de produire de nouveaux logements sans consommer de nouveaux espaces. Cette approche implique de construire de manière à minimiser l’impact sur les sols et la biodiversité, tout en améliorant l’accès aux services et à la nature pour le plus grand nombre. Le rapport souligne également l’importance de soutenir les acteurs du logement abordable et ceux de l’économie sociale et solidaire, qui jouent un rôle crucial dans la promotion d’un urbanisme plus juste et résilient. Au-delà de la construction de logements, le document met en avant la nécessité de contrôler les prix du foncier et des loyers, ainsi que de renforcer les capacités des collectivités les plus fragiles. Ces mesures visent à garantir que les efforts pour réduire l’artificialisation des sols ne se traduisent pas par une augmentation des inégalités sociales.
Le rapport invite donc à une réflexion collective sur la manière dont nous pouvons réinventer les espaces de vie pour qu’ils soient à la fois écologiquement viables et socialement justes. Avec ses 40 propositions, il offre une feuille de route pour un avenir où la transition écologique et la justice sociale se renforcent mutuellement, démontrant que loin d’être incompatibles, elles sont indispensables l’une à l’autre pour bâtir la ville de demain.