L’Unafo rend publique la deuxième édition de son enquête, dorénavant annuelle, sur les profils des personnes entrant et sortant dans un dispositif de logement accompagné (en 2019).
Cette étude met en valeur l’utilité sociale du logement accompagné et sa participation significative à la politique du logement d’abord mais également à d’autres politiques publiques (emploi, jeunes, lutte contre la précarité, femmes victimes de violences conjugales…).
Le logement accompagné, acteur de la politique du logement d’abord
Un tiers des entrants en résidences sociales (36 %) et en pensions de familles (33 %) proviennent de la rue ou d’un centre d’hébergement. Ainsi, comme en 2018, nos adhérents ont permis en 2019 l’accès à un logement à près de 10 000 personnes venant de la rue ou d’un centre d’hébergement, alors que le gouvernement annonce que la politique du logement d’abord a permis de sortir 75000 personnes de la rue.
Mais le logement accompagné évite aussi la rue : plus de la moitié des personnes ont fait une demande de logement accompagné soit pour éviter de se retrouver à la rue, soit pour éviter une situation de précarité à court terme (fin de bail, fin d’hébergement chez un tiers).
Le logement accompagné joue un rôle prépondérant dans l’accès à l’autonomie des jeunes, puisque 48 % des personnes entrées en 2019 ont moins de 30 ans.
Par ailleurs, 60 % des personnes quittent leur logement accompagné pour une solution de logement pérenne, social ou privé, soulignant une nouvelle fois la fonction d’insertion vers le logement portée par notre secteur.
Les nouvelles données de cette étude
Cette étude met en évidence de nouvelles données qui n’avaient pas pu être analysées en 2018 :
- La durée d’occupation : le logement accompagné s’adapte à tous les profils
La durée médiane d’occupation, tous type de résidences confondus, est de 16 mois pour l’année 2019. Pour les résidences sociales, les durées d’occupation sont très variables, montrant bien l’adaptabilité de ce type de logement aux besoins des résidants. Bien que 24 mois correspondent à la durée d’occupation maximum souvent admise, 45% des séjours dépassent cette durée.
- Les revenus des personnes logées : le logement accompagné « stabilise » les personnes
De fait, bénéficient d’un logement accompagné des personnes qui auraient des difficultés à accéder directement à un logement social ordinaire, n’ayant pas les ressources suffisantes. L’enquête montre la part très importante de personnes ne disposant que de très faibles revenus entrant dans le logement accompagné : en effet, 77 % d’entre elles se trouvent en dessous du seuil de pauvreté et 40 % disposent de moins de 305 € par mois.
Lorsqu’elles quittent leur logement accompagné, plus de 50 % des personnes sortantes se situent à un niveau de revenus au-dessus du seuil de pauvreté contre 23 % à l’entrée dans le logement.
- Le motif de la demande : le logement accompagné favorise la mobilité professionnelle
Près du quart des personnes (plus du tiers dans les résidences jeunes) cite la mobilité professionnelle comme motif de demande, mettant en avant la souplesse de la résidence sociale pour correspondre à un besoin de logement pour un temps de la vie.