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A l’occasion des 3 ans du plan Logement d’Abord, Emmanuelle Wargon a annoncé un nouvel appel à manifestation d’intérêts et un renfort financier et humain, en particulier pour les pensions de famille, mesure réclamée depuis longtemps, notamment par l’Unafo. En revanche, l’Unafo regrette l’absence de véritable prise en compte réelle du rôle des résidences sociales dans cette politique, malgré les résultats.

Les mesures annoncées par la Ministre

A l’occasion d’un déplacement à Montpellier pour les 3 ans de l’annonce du plan Logement d’Abord, Emmanuelle Wargon, Ministre du Logement a annoncé plusieurs mesures visant à donner de nouveaux moyens humains et financiers, en complément du plan de relance. Pour la Ministre, « les résultats ne peuvent qu’inciter à poursuivre son déploiement : 

Ainsi, un deuxième appel à manifestation d’intérêt va être lancé afin de permettre la mise en œuvre accélérée du dispositif « Logement d’abord » dans de nouveaux territoires. Pour soutenir ces projets, un renfort de 4 millions d’euros supplémentaires sera alloué au dispositif chaque année à partir de 2021.

Afin de développer les pensions de famille et de renforcer ce type de logement, la ministre a également annoncé la revalorisation du forfait journalier des pensions de famille, qui passera de 16 à 18 euros par jour pour un budget annuel supplémentaire de 17 millions d’euros par an à partir du 1er janvier 2021.

La ministre souhaite également intensifier l’accompagnement social vers le logement et a annoncé en conséquence le recrutement de 150 ETP supplémentaires au sein des Services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO) pour un budget de 8 millions d’euros en plus par an. En outre,  5 millions d’euros supplémentaires par an seront alloués à partir de 2021 à l’intermédiation locative pour permettre aux personnes précaires d’accéder au logement privé.

La réaction de l’Unafo

Cette annonce était réclamée par les acteurs, notamment par l’Unafo, depuis de nombreuses années, dans la mesure où la non-revalorisation de cette subvention depuis 2008 correspondait à une perte de valeur de près de 15%, soit plus du tiers d’un ETP qui n’était plus financé, alors même que les précarités des personnes logées ont augmenté, rendant nécessaire un accompagnement renforcé.

L’Unafo sera attentive à ce que cette revalorisation se fasse sur des crédits nouveaux, comme cela a été annoncé hier, et non pas au détriment du programme de création de nouvelles pensions de famille. L’Unafo plaidera dans le cadre de l’examen de la loi de finances pour qu’une « clause de revoyure » soit instituée afin que les gestionnaires aient l’assurance que le montant de cette subvention soit rediscuté à échéances régulières.

L’Unafo soutient les autres mesures annoncées tels que le lancement d’un nouvel appel à manifestation d’intérêt, auquel elle est associée, et le renforcement des moyens humains pour les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO), qui doit permettre de faciliter la fluidité des parcours résidentiels.

Le rôle des résidences sociales dans le plan Logement d’Abord

L’Unafo note également dans les déclarations d’Emmanuelle Wargon une allusion aux rôles des résidences sociales dans la politique du Logement d’Abord, mais regrette, à ce stade, qu’aucune conséquence n’en soit tirée.

Alors que la Ministre se félicite que « 150 000 personnes sans domicile aient pu accéder au logement depuis le lancement du plan« , l’Unafo rappelle que sur la même période ce sont près de 30 000 personnes supplémentaires sortants de la rue ou de l’hébergement d’urgence qui ont trouvé un logement dans une résidence sociale.

Les 100 millions d’euros du plan de relance ne suffiront pas pour financer un véritable plan de développement des résidences sociale et l’accélération du plan de traitement des foyers de travailleurs migrants. Une reconnaissance de l’utilité sociale des résidences sociales est nécessaire et doit permettre une mobilisation plus forte pour les développer, en particulier dans un contexte de fragilité et de précarité accrues.