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[TRIBUNE] Les 4 associations constituant les Acteurs du Logement d’insertion (ALI) se font une nouvelle fois l'écho, dans une tribune parue dans les Actualités sociales hebdomadaires, de l’attente toujours plus pressante autour des priorités et du budget alloués par le Gouvernement au second volet du plan Logement d’abord. Les annonces finiront par arriver, nous dit-on…

300 000 personnes sans domicile fixe, 2 millions de demandes de logement social et plus largement 4 millions de personnes mal-logées, si les chiffres sont éloquents la réponse du Gouvernement tarde à venir et ce malgré les annonces du ministre Olivier Klein à la tribune de la Fondation Abbé Pierre le 1er février dernier. Les concertations de la fin du précédent quinquennat avaient pourtant abouti à un consensus autour de la nécessaire programmation de production de logements et d’hébergements. Seulement, 10 mois après l’élection présidentielle, et alors que le contexte inflationniste fragilise encore plus les personnes en situation de précarité, la feuille de route du nouveau plan Logement d’abord tarde à être présentée. Cette situation suscite évidemment une grande inquiétude chez les acteurs des secteurs de l’hébergement et du logement, qui dans la continuité de la campagne présidentielle, se sentent les grands oubliés de la politique du Gouvernement.

Dans un contexte dont l’incertitude est confortée par des budgets 2023 largement insuffisants au regard des besoins, les ALI se font une nouvelle fois le porte-voix du secteur du logement d’insertion pour demander au gouvernement une feuille de route claire et des financements adaptés à la situation. C’est le sens de la tribune publiée le 5 avril dernier dans les ASH, une interpellation qui se veut à la fois être un signal d’alarme, mais également un fil d’Ariane pour travailler ensemble autour d’objectifs partagés, d’actions à déployer et de moyens adaptés pour faire de cette nouvelle étape du Logement d’abord un succès. Les attentes des ALI s’articulent ainsi autour de 4 axes principaux :

  • Prioriser la production de logements véritablement abordables
  • Consolider le modèle économique des acteurs dans un contexte de hausse des coûts de l’énergie
  • Assurer des ressources suffisantes aux personnes par la revalorisation des aides personnalisées au logement ou la mise en place d’une garantie de ressources pour les jeunes exclus du RSA
  • Soutenir les métiers du social pour leur redonner de l’attractivité

 

Par ailleurs, le pilotage devra être un point d’attention particulier dans le cadre d’un second Plan Logement d’abord. Si le premier volet a permis de mettre en place un pilotage national décliné territorialement, notamment grâce à des collectivités de mise en œuvre accélérée, le volet 2 devra s’appuyer sur un véritable comité interministériel animé par la Dihal. L’objectif est ainsi de mobiliser l’ensemble des ministères, administrations et organismes intervenant dans la politique du logement. Dans les territoires, l’État doit se doter d’une fonction d’animation incarnée (telle qu’un sous-préfet ou un commissaire délégué) pour mobiliser l’ensemble des outils dont il dispose en matière de logement.

Les réseaux qui composent les ALI ont largement contribué aux actions du premier Plan Logement d’Abord, tant les principes sur lesquels repose cette politique publique nous étaient familiers. C’est pourquoi nous militons pour une nouvelle étape de ce Plan, ambitieuse dans ses objectifs et ses moyens. Le Logement d’Abord ne doit pas être une « niche » de la politique du Logement. Mieux recenser les besoins, proposer davantage de logements véritablement abordables, mieux accompagner les personnes et les assurer de leurs droits… ceci demande la mobilisation de toutes et tous.

 

La tribune des Acteurs du logement d’insertion est à retrouver dans son intégralité sur le site des Actualités Sociales Hebdomadaires : https://www.ash.tm.fr/hebdo/3301/idees/le-deuxieme-plan-logement-dabord-doit-etre-plus-ambitieux-771820.php