Octobre 2022
La flambée des coûts de l’énergie inquiète fortement les acteurs du logement accompagné, et remet même en cause la pérennité de certains d’entre eux. L’Unafo et l’Unhaj viennent de transmettre leurs propositions au gouvernement et aux parlementaires. Aux prix de marché actuels du gaz et de l’électricité, les prévisions budgétaires de l’ensemble des gestionnaires font état d’une augmentation des charges bien supérieure aux excédents d’exploitation que le secteur est en mesure de dégager en temps normal.
Sans mesures correctrices, les prévisions de déficit sont telles qu’elles remettent en cause l’existence même de certains gestionnaires y compris parmi les opérateurs importants du secteur, y compris à court terme. Leur fermeture aurait pour conséquence la mise à la rue de milliers de personnes logées dans les résidences sociales, foyers de jeunes travailleurs et pensions de famille, quand bien même ces résidences participent pleinement aux objectifs du Logement d’abord.
L’Unafo et l’Unhaj ont formulé une série de propositions qui visent à trouver des solutions adaptées et pérennes pour aider les associations à supporter cette hausse conjoncturelle et engendrer le cas échéant des modifications plus structurelles afin de continuer à loger et accompagner les centaines de milliers de bénéficiaires de l’action quotidienne de nos adhérents.
À court terme, pour répondre à l’urgence
- Prolonger le bouclier tarifaire sur le gaz jusqu’en 2023 pour les gestionnaires du logement accompagné.
- Étendre le bouclier tarifaire sur l’électricité aux gestionnaires du logement accompagné qui n’en bénéficient pas actuellement, malgré des hausses tarifaires très importantes. Contrairement aux dispositions du logement social « classique », le bouclier devrait couvrir l’ensemble des usages liés au bon fonctionnement de la résidence sociale, ainsi que l’électricité domestique des logements et parties communes.
- Flécher une aide exceptionnelle du type « chèque énergie » vers les gestionnaires, seuls dans ce modèle à faire face à la hausse des coûts de l’énergie.
- Étudier la possibilité d’accéder à l’aide « gaz et électricité » destinée aux entreprises grandes consommatrices de ces deux énergies. Avec des achats de gaz et/ou d’électricité de l’ordre de 9 % de leur CA avant les hausses, les gestionnaires de résidences sociales se situent bien au-delà du seuil de 3 % du CA, condition pour l’octroi de cette aide.
À plus long terme, pour trouver des solutions adaptées et pérennes à la question de l’évolution inéluctable des coûts de l’énergie
- Rééquilibrer le mode de revalorisation de la redevance en revenant à un indice composite prenant mieux en compte les charges tout en assurant la solvabilisation des personnes logées.
- Prévoir la possibilité de facturer des prestations annexes à la surconsommation d’électricité.
- Soutenir le secteur dans sa démarche de rénovation énergétique (démarche d’audit énergétique des patrimoines, mise en place d’outils financiers pérennes pour financer des opérations ambitieuses de rénovation et/ou de restructuration du bâti).