Le Conseil économique social et environnemental a fait part, le 2 décembre, de ses inquiétudes concernant l’impact de la crise sur les jeunes et a incité le gouvernement à prendre des mesures fortes
Alors que près d’un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et que 15% des étudiants présentent des signes d’épisodes dépressifs majeurs, la crise que nous traversons collectivement depuis près de dix mois vient alourdir le bilan désastreux du bien-être des jeunes dans notre société. « L’aggravation de leur détresse financière, sociale et psychologique s’ajoute à une précarisation structurelle en forte croissance ces vingt dernières années » souligne le CESE.
La troisième assemblée de la République rappelle que les moins de 25 ans sont confrontés « à l’absence problématique de solidarité nationale qui caractérise tristement cette catégorie de la population ». La crise sanitaire et sociale touche particulièrement cette population, en raison notamment des sombres perspectives professionnelles (multiplication des contrats courts et des périodes de chômage, embauches peu fréquentes …). Si l’on y ajoute les difficultés rencontrées pour s’émanciper, le CESE fait le constat que la confiance des jeunes dans notre modèle de société s’amenuise.
Face à cette situation, le CESE appelle notamment à:
- garantir aux 18-25 ans l’accès aux minimas sociaux, accompagner et sécuriser les jeunes dans l’entrée dans le monde du travail: le Cese est convaincu que l’ouverture d’un droit commun ouvert à toutes et à tous et sans condition de ressource permettrait de redonner aux jeunes confiance en la société et en ses dispositifs de solidarité.
- soigner les têtes, retisser des liens qui émancipent: Le Cese demande notamment la mise en place d’un plan massif pour donner aux acteurs de la santé mental les moyens de prendre en charge la totalité des jeunes dont la détresse psychologique nécessite d’être accompagnée
- donner aux jeunes la capacité à agir et à peser sur l’avenir.
Focus : le rôle prépondérant du logement accompagné dans l’accès à l’autonomie des jeunes
La dernière enquête sur les chiffres des personnes entrées et sorties du logement accompagné en 2019 est clair : l’âge médian des résidants ayant emménagé, tous type de résidences confondus, est de 36 ans. Dans le détail, les âges médians des entrants sont les suivants : 43 ans dans les foyers de travailleurs migrants, 37 ans dans les résidences sociales, 23 ans dans les résidences pour jeunes et 50 ans dans les pensions de famille.